Note de lecture : « Traité de technique opératoire » (P.N.A. Handschin)

Une incroyable machine littéraire, ambitieuse et obsessionnelle, triturant en profondeur le rapport au langage et au savoir encyclopédique.

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Publié en février 2014 dans la collection Locus Solus des éditions Argol, ce « Traité de technique opératoire » du Bisontin P.N.A. Handschin est le septième volume d’un travail d’une rare ampleur, intitulé « Tout l’univers », qui questionne sans relâche, sous une forme à la fois encyclopédique et ludique – maniant plus que jamais le langage comme une arme de sensibilisation massive -, le savoir, la culture et ce que nous en faisons.

En 333 très courts chapitres joueurs, assortis de leurs indispensables notes de bas de page, P.N.A. Handschin nous propose à la fois un profond comique d’énumération baroque – où chaque titre semble comme démenti par le Q.C.M. qu’il annonce, et anéanti  (ou au contraire revigoré ?) par les notes – et un curieux chant presque rituel – dans lequel le savoir, issu de tous les champs possibles et imaginables, prend des allures de carnaval systématique et acéré.

Difficile à décrypter, indéniablement, l’œuvre suppose que le lecteur se laisse emporter par la joie pure des télescopages, sur cette table de dissection infiniment renouvelée, scandant intérieurement, pour conjurer on ne sait encore quel démon exactement, les « ou non » qui réouvrent en permanence les alternatives que l’on a cru un instant scellées par l’exhaustivité des catalogues improvisés à chaque page.

Une expérience peut-être un peu ardue, mais profondément et vertigineusement jubilatoire, dans laquelle la littérature, plus que jamais, se fait aussi bien miroir englobant que très fin tamis à idées.

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Ce qu’en dit Claro sur son Clavier cannibale est ici, ce qu’il disait du précédent opus, sur le même blog, est là.

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