La somptueuse grenade à fragmentation qui marquait le début du travail de Pierre Escot, enfin disponible. x Tu es là ? Viens près de moi. Qu’est-ce que t’as ? – Rien. Pourquoi tu me regardes comme ça ? – Alors tu y vas ? – Non, pas encore – Qu’est-ce que tu attends ? – … Lire la suite
De secrets fragments quantiques pour prétendre, en beauté, évoquer l’absurde et ce faisant, en poésie, dévoiler le réel. x Depuis son « Tardigrade » de 2016, qui affectait de nous entretenir d’un minuscule animalcule, le plus résistant qui soit, Pierre Barrault nous propose de fort rusées constructions qui dissimulent leur dense tissu métaphorique sous l’apparence d’un voyage … Lire la suite
L’argent et le peuple, sauvagement entrechoqués en une malicieuse folie à deux poétique, tous azimuts et sans prisonniers. x Je n’ai pas bien connu Fredinand Man. Nous nous croisions de loin en loin, dans le Milieu de la capitale, qu’il fréquentait assidûment. Mais je respectais son travail et nous étions nombreux à penser que ce … Lire la suite
En réinventant à chaud l’art endiablé du commencement, et en le passant sauvagement au mixeur, injecter une inventivité insoupçonnable dans l’éventuelle fatigue romanesque. x Mais la nuit était arrivée comme le personnage qui entre juste pour annoncer « trop tard » et apprendre à l’assemblée qu’une minute plus tôt c’était possible encore et qu’il n’était plus temps … Lire la suite
Apocalypse et renaissance par le verbe. x Dans un au-delà de la catastrophe, futur proche et indistinct où l’humanité est quasiment retombée à l’état animal, sans que l’on ne sache ni comment ni pourquoi, un petit groupe d’hommes nés après « l’événement » – Marthe, Josh, Hardy, les petits, le narrateur et les autres – arpentent les … Lire la suite
Un journal de deuil inventif et poignant, désespérant et merveilleusement drôle. x Miraculeusement, et comme Philippe de Jonckheere dans «Une fuite en Égypte», Max Porter réussit dans ce premier livre, publié en 2015 et superbement traduit par Charles Recoursé pour les éditions du Seuil (2016), à parler du deuil le plus douloureux, avec authenticité, une … Lire la suite
Nostalgique, insolente et poétique, la mémoire en pointillés. x Je me souviens que j’ai eu envie de faire du vélo en voyant Sami Frey pédaler sur scène en 1989, tandis qu’il disait, totalement détendu, les éclats de mémoire de Georges Pérec. Yves Pagès,lui, est attentif aux blancs, au gouffre de la mémoire où tout vient … Lire la suite
Il était une fois l’aliénation. x Depuis la parution en 2000 aux éditions Verticales de ce livre ironique et mordant dès son titre, les «petites natures mortes au travail», ces travailleurs fragiles qui résistent mal aux petits métiers, sont sans doute plus mortes que jamais, car la précarité n’a cessé de gagner en vivacité dans … Lire la suite
Réinventer l’écriture en observant l’autre. x «J’ai l’impression que je ne fais pas partie du monde. Il est derrière une paroi. Si j’osais la percer, mais avec quels outils, des tamanoirs, des éléphants, des guêpes géantes et d’autres créatures avec lesquelles je n’ai jamais été en contact s’élanceraient sur moi. Je n’ai pas vécu de … Lire la suite
Derrière l’ombre étroite des palmiers, toute l’horreur de la guerre. x «Le regard bien calé par les amphétamines et la bouche insensibilisée par le bourbon, j’ai vu, dans le port de Beyrouth, plusieurs cargos, ventre en l’air, dans une posture de vieux poissons obscènes. Dans les cales devenues inaccessibles, des milliers de cigares pourrissaient.» Dans … Lire la suite