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Notes de lecture 2021

Note de lecture : « La vague de l’océan » (Ambrose Bierce)

Quatre hilarantes nouvelles de mer, avec tout le sens de l’absurde – et de la métaphore travaillée au long cours – du fantasque Ambrose Bierce.

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Bierce

Au moment où je sortais, elle me cria que je n’étais qu’un vieux goujat et un sale type, et qu’elle espérait bien que je ne reviendrais jamais, jamais. Du coup, je m’embarquai comme second à bord du Mudlark qui s’apprêtait à quitter Londres pour aller là où son capitaine jugerait bon de se rendre. Sur ce point, on avait préféré d’ailleurs ne pas importuner le capitaine Abersouth en lui donnant des instructions. On avait en effet remarqué qu’il s’arrangeait fort habilement pour rendre le voyage peu rentable lorsqu’il ne pouvait se déplacer comme bon lui semblait. Avec le temps, les propriétaires du Mudlark s’étaient assagis et le laissaient maintenant n’en faire qu’à sa tête, ou à peu près, et transporter les cargaisons à sa guise vers les ports où l’attendaient les plus jolies femmes. Lors de la traversée dont je fais ici le récit, il avait décidé de partir à vide. Une cargaison ne ferait qu’alourdir et ralentir le Mudlark, disait-il. Des propos qui ne laissaient pas de faire naître quelque doute sur les aptitudes commerciales de ce loup de mer.

Par la voix de ce second presque improvisé et subtilement blasé, nous voici donc lancés aux côtés du capitaine Abersouth, au fil d’une navigation joliment chaotique, qui tout en respectant la plupart des règles canoniques de la marine à voile du dix-neuvième siècle finissant dans la vapeur triomphante, nous permettra de découvrir, au fil de trois nouvelles enchaînées et d’une quatrième plus tard rattachée, une manière bien particulière d’affronter les tempêtes, une singulière conception du lest à bord, une étrange répartition des rôles entre passagers et équipage, une fort logique volonté de redresser une injustice commise à l’égard du pôle Sud, une ingénieuse trouvaille pour surmonter les calmes du Pot-au-Noir, à base de bœuf et de Hollandais, une propension curieuse au suicide de la part de certains joueurs de cartes mettant en doute le jeu de notre second, précisément, ou encore une perspective résolument imaginative à propos de la tenue des journaux de bord. Bref, à bord du Mudlark, du Chameau, du Nuppleduck, du Bonnyclabber et de la Mary Jane, nous voici conviés avec grâce et folie à une relecture électrique des motifs du récit de mer.

La tempête redoubla de violence à tel point que le Mudlark, malmené comme il ne l’avait jamais été, se mit à s’imbiber comme un buveur d’eau. À dire vrai, il sembla en éprouver un soulagement immédiat. Et sans doute faut-il rendre cette justice aux tempêtes : lorsqu’elles ont brisé vos mâts, déboîté votre gouvernail, emporté vos chaloupes, et qu’elles ont dessiné un très joli trou à un endroit inaccessible de la coque, elles repartent en quête d’un navire tout neuf, vous laissant prendre les mesures que vous jugerez indispensables à votre confort. Dans notre cas, le capitaine estima opportun de s’asseoir sur le pont pour y lire un roman en trois tomes.

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Si c’est bien Jean-Yves Jouannais qui avait attiré notre attention en 2014, lors d’une fameuse soirée Libraire d’un soir à la librairie Charybde, en compagnie de Xavier Boissel (à écouter ici) sur les « Morts violentes » d’Ambrose Bierce (1842-1914), nouvelles principalement issues de l’expérience précoce de la Guerre de Sécession, c’est à ma collègue et amie Marie que je dois la somptueuse découverte de ces quatre textes de 1874 (« Un amer souvenir de mer »), 1875 (« Le capitaine du Chameau« ), 1876 (« Un homme à la mer ») et 1885 (« Une cargaison de chats »), réunies dans le recueil « La vague de l’océan », resté très longtemps inédit en français avant d’être traduit par Anne Dechanet en 1995 aux éditions Interférences.

Nous disposions à bord d’un bœuf et d’un Hollandais. Si le bœuf était enchaîné par le cou au mât de misaine, le Hollandais, lui, jouissait d’une grande liberté, car il n’était enfermé que pendant la nuit. Une vilaine querelle liait les deux créatures – une animosité de très longue date qu’avaient suscitée conjointement l’appétence du Hollandais pour le lait et l’attachement du bœuf à sa dignité. Raconter la cause exacte de ce différend prendrait trop de temps. Sachez seulement que, profitant de la sieste de son ennemi, le Hollandais s’était glissé tout près de lui, et s’était installé sur le beaupré pour pêcher. Lorsque l’animal se réveilla et aperçut l’autre créature qui prenait du bon temps, il enjamba sa chaîne, releva ses cornes, prit appui contre le mât avec les pattes de derrière et se lança à la poursuite de son offenseur. La chaîne était solide, le mât résistant, et le navire, comme aurait dit Byron, « voguait sur l’eau sans dévier de sa route ».
Après cette mésaventure, nous gardâmes le Hollandais à l’endroit qu’il s’était choisi, jour et nuit, et le vieux Chameau fila plus rapidement qu’il ne l’avait jamais fait par les vents les plus favorables. Nous nous dirigions vers le sud.

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Si Ambrose Bierce déploie ici, utilisant certes le légèrement fantastique et le résolument macabre de la majorité de son œuvre de fiction comme un discret carburant, avant tout un formidable et fantasque nonsense, digne du meilleur de Lewis Carroll (dont la première version d’« Alice au pays des merveilles » a été publiée neuf ans avant « Un amer souvenir de mer »), mêlant joyeusement le cynisme apparent, le détournement des convenances et des codes et le recours presque pur à l’absurde – on devine que les analyses de Pierre Jourde dans « Empailler le toréador » ne sont pas très loin -, il nous offre aussi, davantage que par un détour succinct, un beau travail sur la métaphore de la littérature elle-même, à travers la passion étrange du capitaine Abersouth pour les livres, et à travers ce qu’il advient des équipages lorsque leur régime alimentaire finit par se composer, famine oblige, de cette même substance littéraire – ingestion dont saura se souvenir le moment venu, avec son talent multiforme, le Vladimir Sorokine de « Manaraga » (2017), également pour notre plus grand bonheur.

C’était le capitaine Abersouth, qui avait autrefois assuré le commandement du Mudlark – le plus vaillant marin à avoir jamais lu un roman en trois tomes assis sur le gaillard d’arrière. Rien n’égalait sa passion pour la littérature. À chaque traversée, il embarquait une telle quantité de ballots de romans qu’il ne restait plus de place pour la cargaison. Ils s’entassaient dans la cale, mais aussi dans les entreponts, dans le salon, et même dans les lits des passagers.

(…)

Nous manquions depuis longtemps de nourriture et tout particulièrement de viande. Nous nous refusions à sacrifier le bœuf ou le Hollandais ; et le charpentier du navire, la première ressource traditionnelle des affamés, n’était qu’un sac d’os. Les poissons ne mordaient pas et, par conséquent, n’étaient pas mordus. On avait déjà utilisé l’essentiel de l’outillage du navire pour préparer de la soupe aux macaronis. Tous les objets en cuir, y compris nos chaussures, avaient été dévorés en omelettes. Avec de l’étoupe et du goudron, nous avions confectionné des salades tout juste mangeables. Après une brève carrière expérimentale sous la forme de tripes, les voiles avaient à jamais disparu. Il ne nous restait plus qu’à choisir entre deux solutions. Nous entre-dévorer, selon la loi de la mer, ou nous rabattre sur les romans du capitaine Abersouth. Une alternative terrible ! Mais une nourriture de premier choix ! Il est rare, en effet, que pour apaiser leur fringale, l’on offre à des marins affamés une cargaison des meilleurs auteurs populaires, déjà passés au grill par la critique.

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À propos de Hugues

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Discussion

2 réflexions sur “Note de lecture : « La vague de l’océan » (Ambrose Bierce)

  1. un remarquable Ambrose Bierce traduit par Anne Deschanet « La Vague de l’Océan » (1995, Interférences, 72 p.) dans lequel il est question de quatre récits de tempête.
    Lors de la première, « La mer dévalait sur le pont comme si c’était la première fois qu’elle voyait un navire et qu’elle entendait bien s’en donner à coeur joie ». Et la tempête redouble. « Puisqu’il n’y a plus de mâts à couper, plus de cargaison à… eh bien vous pourriez jeter par-dessus bord quelques passagers, parmi les plus lourds ». Le récit se déroule sur « le Chameau » qui « embarque une cargaison suffisante pour ne pas chavirer comme un canard mort » et « qui ressemblait à peu près autant à un bateau que l’Arche de Noé ». Après quoi « il ne restait plus qu’à choisir entre deux solutions. Nous entredévorer, selon les lois de la mer, ou nous rabattre sur les romans du capitaine Abersouth ».

    Sur le « Nupple-duck », par contre, « un excellent navire qui dérivait à toute allure sur un récif de corail submergé »

    Enfin sur «la « Mary Jane » qui a à son bord « une impressionnante cargaison de chats » empilés sans précaution dans la cale, et dans laquelle le maître d’équipage déverse « suffisamment d’eau pour y noyer tous les chats des couches inférieures ». Les chats gonflent et font céder les planches sous la ligne de flottaison. Les chats et chatons envahissent le pont et entament des vocalises sur un total de 1452000 octaves.

    Ah ces histoires de mer et de marins. Comme on le dit souvent « C’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases ».

    excellente collection que ces petits livres d' »Interférences ». A découvrir……..

    Publié par jlv.livres | 28 février 2021, 11:00
  2. en prime (parce que c’est bientôt le printemps et on ne sait jamais……..

    je suis en train de lire (ou de relire pour certains textes) une série d’auteurs comiques anglo-américains (je crois vous en avoir déjà parlé il y a quelque temps), et ceci à travers quelques titres qui viennent de ressortir. 2 bouquins de Robert Benchley « Remarquable n’est ce pas ? » (Monsieur Toussaint Louverture) et « Pourquoi personne ne me collectionne » (Rivages), un Stephen Leacock « Panique à la banque (Rivages), deux Ring Lardner « Y en a qui les aiment froides » et « De l’influence négative des femmes sur les performances des champions », tous 2 chez Bernard Pascuito, Sydney J Perelman « Tous à l’Ouest » (Le Dilettante), auteur que je ne connaissais pas (nobody is perfect ), et pour couronner le tout « Perdus/trouvés, Anthologie de littérature oubliée », ouvrage collectif, mais sous la coordination de Benoit Virot (Monsieur Toussaint Louverture). Voilà qui fait du texte à lire (et à rire). C’est le dernier livre qui m’a poussé à relire tout cela. Il s’agit de textes regroupés d’auteurs dont Ring Lardner et O’Henry (je l’avais oublié celui là) ou François Valorbe et Gaston de Pawlowski.

    Ah, qui se souvient de la collection « Humour secret » (Julliard) qui regroupait des textes souvent drôles sous la direction de Jacques Sternberg. Parmi ces titres (une douzaine en tout) dans les années 70 avec un volume sur Cavanna (du temps où il était drôle et pas encore commercial),. Cami (l’ineffable avec sa famille Riquiqui), Obaldia, ou Valorbe (celui déjà cité), Pierre Dac (avec de larges extraits de l’Os à Moelle), mais aussi Bostel (hélas), les anglo-saxons Benchley, Thurber, Leacock. Belle collection reliée et cartonnée, avec des titres de couleurs. Pour les O’Henry, il y avait la petite collection Robeyr (format carré 10*10 sous couverture vert pale, une douzaine de titres en 46-50 de moins de 100 pages chacun, puis les derniers tomes sont passés en plus grand format (et plus de pages, 150), ensuite c’est ressorti découpé et tronçonné (New York Tic Tac, Le filou scrupuleux chez Stock), on en retrouve maintenant chez Bernard Pascuito (La théorie du chien, La loi de Georgia, Un peu de couleur locale). Bref, toute une culture oubliée, enfouie sous les pavés indigestes de Marc Lévy ou de D’Ormesson (pour ne pas parler de l’inabsorbable Stiegg Larsson).

    Je reviens à « Perdus/Trouvés ». le compilateur n’est autre que l’actuel co-directeur de chez Attila (cf les critiques précédentes), c’est déjà tout un programme. A signaler qu’en plus du livre (544p) on trouve un erratum s’excusant de n’avoir du mutiler le projet initial (5000 pages) pour des raisons invoquées qui en disent long sur le travail éditorial de l‘équipe. On y trouve également une cartelette expliquant les diverses raisons « Pourquoi les livres tombent », ce qui nous rassure sur le professionnalisme scientifique de l’équipe. Ces deux prémisses étant posées, on peut sans crainte encore que la nouvelle de HH Ewers ne soit pas recommandée aux âmes sensibles et que celui de H Fallada soit à réserver pour personnes averties. Pour mémoire HH Ewers c’est « Dans l’épouvante », ou « Mandragore » dans la feue collection Dans l’épouvante (à couverture noire), de chez Bourgois (il y avait aussi « le ver blanc » de Bram Stocker et autres histoires fantastiques). Et Hans Fallada, c’est l’auteur du très beau (et prenant) « Seul dans Berlin » ou « Quoi de neuf, petit Homme » tous les deux chez Denoel (le Berlin de juste avant guerre, quand les nazis commençaient leur exactions).
    Bon on s’est éloigné des humoristes anglo-saxons.

    Robert Benchley

    Robert Benchley, tout d’abord. Il a tout fait et fait de tout, y compris du cinéma. Comme journaliste, il travaillait au « New Yorker ». Si vous ne savez plus quoi lire (ou si vous voulez tout savoir sur ce qui se passe à New York (films, théatres, concerts, etc) lisez cet excellent hebdomadaire. Et participez au concours hebdomadaire de la meilleure légende des cartoons. Une compilation des meilleurs dessins du NY est sortie il y a 2-3 ans, avec en plus un petit fascicule des dessins refusés (non politically correct). Un régal , surtout les dessins refusés.
    Bon, alors et Benchley ? il faut savoir qu’on y trouve (p 95-102) un petit abrégé commode pour visiter Paris, avec les prononciations des différentes voyelles (a, e, i, o, u) (non pas en couleur comme aurait pu le faire un quelconque guide ardennais), mais en phonétique « ong, ong, ong, ong, ong » respectivement. Comme ce n’est pas l’unique intérèt culturel du livre, on y apprend (69-77) à composer des opéras (une trilogie) (die Meinster-Genossenschaft, Minestrone, et Lucy de Lima) (c’est du Wagner un peu court d’inspiration, ou aux comédiens passés aux 35 h). On y apprend comment voyager avec des bambins, ou comment s’y reconnaître dans la haute finance (bien utile en ces temps de crise). Bref des lectures instructives et fort utiles. Il fut dire que dans sa bibliographie, RB avait écrit La case de l’oncle Tom en 1850, et commencé les Misérables en 1870, achevés par Victor Hugo par la suite.
    Dans « Pourquoi personne ne me collectionne » on trouve « un panorama général du développement de la théorie politique et de sa mise en œuvre, de Platon jusqu’au Mississipi ». Voilà qui siérait dans l’arrière boutique de l’Autre Rive. On y trouve également des indications précieuses sur la vie littéraire de Paris, « au temps où Hemingway n’était encore que ce « vieil Ernie » et où il vivait au dessus d’une scierie rue Notre Dame des Champs ». On comprend immédiatement le potentiel intellectuel de l’ouvrage. On y trouve aussi des histoires noires telle que « la fin bizarre du Pr Meethas », retrouvé pendu à la hampe de drapeau d’un temple maçonnique juste avant d’atteindre un roti de porc froid. (je reconnais moi même que après avoir noirci 27 p de croquis et dessins, je ne suis pas non plus arrivé à percer l’énigme). Ou encore celle des « disparus de Wallack » qui se conclut par « l’art est long, la vie est courte »

    Stephen Leacock, maintenant. Ca commence mal, il était professeur d’économie politique à l’université de Montréal. Mais à vrai dire que pourrait on reprocher à quelqu’un qui écrit « On peut dire tout ce qu’on voudra sur la vieillesse. Ca vaut mieux que d’être mort ». En plus de « Panique à la Banque » (Rivages), on trouve également de lui « L’ile de la tentation » et « le plombier kidnappé » (Le Dilettante), avec tous trois une couverture de Glen Baxter (déjà tout un programme).

    SR Perelman.
    Là encore il a tout fait. Il a écrit lui aussi dans le New yorker. Entre autres il été le scénariste de «Monnaie de singe» et de «Plumes de cheval» des Marx Brothers (excusez du peu).
    « Tous à l’ouest ». l’histoire : Perelman et un dessinateur, Al Hirschfeld, tout ussi farfelu, sont missionnés par le journal Holidays pour faire un tour du monde. Après une escale à Holywood, le temps qu’ Errol Flynn leur enseigne à draguer les petites birmanes à la peau brune, que Rex Harrison les initie à l’étiquette de la cour du royaume de Siam, et que Johnny Weissmuller leur apprenne à se balancer de branche en branche. Il est vrai que « Lorsqu’un homme que vous connaissez à peine vous suggère un voyage de neuf mois à travers vingt-sept pays, vous êtes en droit d’en tirer au moins une de ces quatre conclusions : 1) c’est un imposteur ; 2) il est fou amoureux de votre femme et ne reculera devant aucune extrémité pour vous éloigner du pays ; 3) vous vous êtes incrusté par erreur dans un film d’Alfred Hitchcock ; 4) vous avez succombé à un mélange de bougeotte, de paranoïa, d’ennui existentiel et de cognac. » Voilà tout est dit, le reste n’est que du roman (et quel roman.) « Nous ignorions où nous allions, ni même comment nous y allions, mais nous étions sûrs d’une chose : quand nous serions là-bas, nous y serions ». Pour un peu on dirait du Pierre Dac. A Bangkok, il manque d’acheter un éléphanteau d’appartement. Ils participent à un inénarrable pique-nique au tapioca avec un potentat malais. A la suite de quoi, pour se reposer « nous sirotâmes des orangeades en nous laissant picorer les orteils par des poules » Il y a aussi cette propension à acheter n’importe quoi « Grâce à mon habileté à marchander, je parvins à acheter trois émeraudes deux fois plus cher que je les aurais payées aux Etats-Unis. Plus tard, je les fis expertiser à Bombay, ce qui me permit d’apprendre qu’elles avaient été taillées dans une bouteille de Coca-Cola d’une grande rareté. »

    Ring Lardner.

    Tant que j’en suis à l’humour anglo-saxon, et au nonsense, ne pas oublier l’irlandais Flann O’Brien avec « Le troisième Policier » et « L’archiviste de Dublin » tous deux chez Granit (95 tous les 2). Il y a aussi « le pleure-misère » (Ombres, 98, avec des dessins), mais c’est moins satirique. Dans l’archiviste, on retrouve un savant nommé De Selby qui prétend pouvoir détruire la planète, James Joyce et saint Augustin. (belle trilogie en perspective). Ca se passe dans une petite ville irlandaise (Dakley) qui fait semblant de dormir, une douzaine de miles au sud de Dublin. Dans sa définition du roman on trouve « – un petit joyau d’ulcère, – un essai sur la dérision des attitudes littéraires et des attitudes sociales – tout ce qui a trait à Joyce est tellement inepte que ça retombe comme un soufflé- le non-dit évident est que Joyce est un incurable pisse-au-lit. » que peut on rajouter près cela ?

    Publié par jlv.livres | 28 février 2021, 11:03

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