Note de lecture : « Brève histoire de pêche à la mouche » (Paulus Hochgatterer)

Week-end de pêche en Autriche, suspense insoutenable. Dans l’imagination du lecteur uniquement ?

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De même qu’il m’avait enchanté par sa remarquable subversion du « thriller à serial killer » que constituait son enneigé « La douceur de la vie » de 2007 (publié en français chez Quidam en 2011), le romancier-psychiatre autrichien Paulus Hochgatterer prouve avec ce bref roman (110 pages) de 2003 (publié en français, déjà par Quidam, en 2010, dans une traduction de Françoise Kenk) qu’il excelle aussi à jouer avec les codes du « nature writing » (les hommages directs et indirects sont nombreux dans le roman) et du suspense potentiellement horrifique.

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Le week-end de pêche à la mouche de ces trois psychiatres autrichiens se transforme sous sa plume en une expérience insolite, où le soin apporté par chacun, les deux pêcheurs confirmés comme le néophyte désireux d’être à la hauteur, au choix de la « mouche » adaptée au moment et à la situation, les considérations sur tel ou tel poisson, les dialogues évidemment pétris de possibles « mauvaises » interprétations, et certains monologues in petto pour le moins troublants, se lient et s’assemblent pour engendrer une atmosphère lourde et inquiétante, qui fait songer aux premières minutes du « Délivrance » de John Boorman (voire à l’extraordinaire « Scène de chasse en blanc » de Mats Wägeus, qui met elle aussi en scène un week-end bucolique entre amis), et qui ne nous quitte pas jusqu’au bout de ces pages : des choses terribles peuvent se passer, vont se passer, ou peut-être se sont déjà passées…

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Une belle réussite.

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L’article de Jérôme Dupuis dans Lire est ici. Celui d’Isabelle Rüf dans le Temps est là.

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