☀︎
Notes de lecture 2018, Nouveautés

Note de lecture : « Le livre des places » (Collectif)

Quatorze places contemporaines en espaces politiques à la fois totaux et ambigus.

x

5ac2a9319929e638414423

La publication d’un recueil collectif des éditions Inculte est bien souvent une véritable fête littéraire et politique (on se souviendra avec émotion du saisissant « En procès » publié en 2016, par exemple). Ce « Livre des places », publié en avril 2018, dont l’avant-propos anonyme, et donc pleinement collectif, s’intitule « Faire signe » nous invite à parcourir quatorze places (ou espaces publics assimilés) ayant toutes joué un rôle symbolique, presque mythologique désormais, dans divers bouleversements politiques de ces dernières années, qu’ils aient abouti à des changements mesurables ou non.

Depuis le début du XXIe siècle, presque tous les mouvements populaires d’envergure à travers le monde sont d’abord apparus sur des places. Que celles-ci soient déjà célèbres ou que leur nom n’ait retenti qu’avec le temps de l’événement ; qu’elles soient les carrefours où converge une foule mue par un élan de contestation spontané ou l’endroit soigneusement élu par les manifestants pour ses dimensions pratiques et symboliques, ces places ont aimanté les pas réfractaires, attiré, concentré, retenu en elles les multitudes.
Elles ont souvent donné leur nom aux événements qui s’y sont tenus, se sont confondues avec eux, et avec les revendications qui s’y sont exprimées. De là, ces dernières se sont répandues ; elles s’y sont parfois aussi cantonnées, créant des zones autonomes,, distinctes du reste du tissu urbain. Les places ont alors marqué dans les villes une opération de séparation, de rupture de continuité, comme une projection dans l’espace, une matérialisation de ce que la pensée critique opère dans le champ des idées. Un espace critique : voilà précisément ce qui s’est avant tout formé sur ces esplanades ouvertes au cœur battant des villes, engendrant des configurations politiques inédites, parce que lies aux aires où elles s’inscrivaient, conditionnées par la topographie des lieux. (« Faire signe – Avant-propos »)

x

Taksim-Square-May-1-Labor-Day-e1458564993688

La place Taksim à Istanbul

Lieux d’indignation, de révolte, de révolution peut-être, de fondation ou de refondation, de palinodie et de faux-semblant parfois, d’espoir réalisé ou d’espoir déçu, de lendemains qui sourient ou qui déchantent, ces espèces d’espaces ont été ici abordés avec une merveilleuse résolution, en plusieurs sens du terme. Les autrices et les auteurs du recueil ont navigué avec ruse et beauté, évitant les pièges de l’essai univoque, de la reconstitution historique ou du « simple » reportage, et trouvant le plus souvent les mots singuliers pour dévoiler l’épaisseur emblématique de ce qui se joue dans cette géographie bien particulière.

x

image

Le boulevard Rothschild à Tel-Aviv

Qu’il s’agisse d’inscrire le lieu dans un paysage politique fouillé remontant aux origines de la ville et du pouvoir, là où Sandra Lucbert avait su dans son beau roman « La toile » saisir une essence rare (« Place Taksim, Istanbul », Hakan Günday), d’en examiner l’héritage paradoxal et plus dense qu’il ne le semble au premier abord (« Parc Zuccotti, New York », Cloé Korman & Mathieu Larnaudie), de renifler impérieusement ce qui s’y est vécu au ras du bitume, des sacs de couchage improvisés et des tentes de fortune (« Puerta del Sol, Madrid », Pierre Ducrozet), d’en rappeler les fraternités combattantes hélas si tôt mort-nées (« Place Tahrir, Le Caire », François Beaune et Aiman Habdel Hafez), d’en souligner les auto-censures révélatrices et les tabous essentiels – on songera certainement ici à l’excellent « Refuzniks » de Martin Barzilai (« Boulevard Rothschild, Tel Aviv », Anne Collongues & Jérôme Bourdon), de comprendre la fiction intime des éléments déclencheurs (« Place du Gouvernement, Tunis », Camille de Toledo), de déchiffrer tout le contenu archéologique d’une situation donnée (« Place des Martyrs, Beyrouth », Fadi Tofeili), d’apprécier toutes les ironies subtiles de l’histoire architecturale locale (« Place de la Victoire, Bucarest », Irina Teodorescu), de mesurer les ramifications dramatiques et internationales d’une action et d’une réaction (« Place Syntagma, Athènes », Camille Louis & Maria Kakogianni), d’inventer subtilement le roman d’un carnaval avorté (« Place Nezavisimost, Sofia », Elitza Gueorguieva), de traquer les détails des machinations les plus extrêmes (« Maïdan Nezalzhnosti, Kiev », Emmanuel Ruben), de déceler l’heureux équivalent de places en lutte dans un pays qui en refuse l’idée même (« Le parc du Triangle, Osaka », Jérôme Schmidt), de rappeler que sous le lieu il y a avant tout, de part et d’autre, des personnes et des consciences (« Place de la Révolution, Barcelone », Mathias Énard), ou, enfin, de concevoir harmonieusement des couches de vécu agencées en bilans provisoires (« Place de la République, Paris », Arno Bertina & Valérie Gérard), ce recueil déborde de verve sauvage et d’intelligence historique et pratique.

Ces 250 pages, bien au-delà des lieux géographiques et des faits humains qu’elles visent, décrivent et informent, permettent une percée décisive dans la compréhension de plusieurs pans de ce qui se joue réellement aujourd’hui en politique, entre le « peuple » et ses « dirigeants ».

x

Airin-District_Osaka_Japan01

Le parc du Triangle à Osaka

Une fois que les places ont été abandonnées, leurs occupants chassés par l’usure, par la fatigue ou par la violence, une fois que les derniers reliefs de ces apparitions ont été balayés, les textes viennent prolonger la mémoire de ce qui a eu lieu. Ils persistent, ils continuent de laisser les voix advenir, avec leur vulnérabilité, parfois leur maladresse qui est celle de l’incertitude. Ils accueillent le tourbillon, ils acceptent sans innocence leurs limites, leur inachèvement, leur partialité, leur myopie devant l’événement. À rebours de la toute-puissance des récits dominants, de leurs affirmations arrêtées en elles-mêmes, ce livre cherche une circulation, une ouverture – celle d’une esplanade en plein air -, une forme possible pour que le récit des places s’imprime à même le temps, et pour que ce qui a trouvé à s’exprimer au cœur des villes ne soit pas réduit à demeurer confiné dans l’angle mort de l’Histoire. (« Faire signe – Avant-propos »)

x

Logo Achat

À propos de Hugues

Un lecteur, un libraire, entre autres.

Discussion

4 réflexions sur “Note de lecture : « Le livre des places » (Collectif)

  1. pour changer quelque peu, une paire de sagas plus ou moins familiales (il y a de quoi lire)

    Il existe plusieurs façons d’aborder la lecture de Sebastian Barry dont vient de sortir « Des jours sans fin » traduit par Laetitia Devaux de « Days without End » (2018, Joelle Losfeld, 272 p.).
    La première, celle que j’ai expérimentée, est de lire au hasard, intrigué par les présentoirs des libraires. On découvre dans ce livre l’histoire de Thomas McNulty, né à Sligo en Irlande, va s’engager dans l’armée américaine, a combattu les indiens et chassé les bisons, avant de vivre avec son amant John Cole. Ils adoptent une fille sioux, Winona et un vieux poète noir McSweny qui fera office de grand-père.

    La seconde, après avoir regardé ce que cet auteur avait déjà publié et de lire le reste. Mais là, il convient de s’armer de patience car on découvre l’histoire des McNulty, et la famille Dunne et ses trois enfants.

    « Annie Dune » traduit par Florence Lévy-Paoloni (2005, Joelle Losfeld, 256 p.) qui vit avec sa cousine Sarah en Irlande. Elles décident de partir à Londres. Billy Kerr, l’homme à tout faire de Kelsha, aimerait épouser Sarah, et fait régulièrement des visites aux deux femmes. Ce qui va modifier l’équilibre qui s’était établi. Puis «Un Long Long Chemin » traduit de « A Long Long Way » par Florence Lévy-Paoloni (2006, Joelle Losfeld, 320 p.) dans lequel on suit Willie Dunne, fils d’un policier de Dublin, qui s’engage dans les « Royal Dublin Fusiliers » laissant en Irlande Gretta sa fiancée. Il participe à la terrible bataille de la Somme et en est profondément choqué. On le serait à moins. Et enfin « Du Coté de Canaan » traduit de « On Canaan’s Side » par Florence Lévy-Paoloni (Joelle Losfeld, 274 p.) où l’on retrouve Lilly, la sœur de Willie. Une vie marquée par la mort de sa mère, et celle de son frère. « On peut être immunisé contre la typhoïde, le tétanos, la variole, la diphtérie, mais jamais contre les souvenirs, […] il n’existe pas de vaccin ».

    Pour en rester à la famille McNulty, il faut commencer, non pas par Thomas, le cadet, mais par Eneas McNulty, l’ainé des frères, dans « Les tribulations d’Eneas McNulty » traduit de « The Wherabouts of Eneas McNulty » par Robert Davreu (1999, Plon, 301 p.). Eneas, l’ainé de la fratrie, traverse le XXeme siècle depuis Sligo en Irlande, se retrouve à Dunkerque en 1940, jusqu’à l’IRA et l’indépendance de l’Irlande. Son erreur, rentrer dans la police, car il devient ainsi l’allié des Anglais et est condamné par les Républicains. Il doit partir, mais quand il revient à 70 ans passés, il sera pourchassé et exécuté sur l’ile aux Chiens (« Isle of Dogs ») à Londres. Cette boucle de la Tamise est maintenant le cadre du quartier financier avec le Canary Wharf.
    Puis, il y a Roseanna McNulty, qui a déjà cent ans, enfin elle croit, elle ne se souvient plus très bien. Elle a passé une bonne partie de sa vie depuis 1945, à l’asile psychiatrique de Roscommon où elle écrit « Le Testament Caché » traduit de « The Secret Scripture » par Florence Lévy-Paoloni (2010, Gallimard, 416 p.). L’hospice doit être détruit, et son psychiatre, le docteur Grene doit évaluer son degré de réadaptation à la société, qui elle, a bien changé. En face le père Gaunt, abbé, catholique bien entendu, et fort zélé. Il sera même le témoin (ou « vérité utile ») de l’adultère de Roseanne, raison qui l’a fait mettre en asile, mais c’était par « charité chrétienne ». On comprend facilement ce terme dignement mis en musique par les sœurs de l’asile. « Envers nous, les filles les plus pauvres, elles étaient féroces, mais nous l’admettions. Nous hurlions et pleurions quand elles nous battaient et nous observions avec une jalousie parfaite la bienveillante sollicitude qu’elles montraient envers les filles plus riches de la ville. Il existe un moment dans l’histoire de chaque enfant battu où il abandonne ses espoirs de dignité -où il repousse l’espoir comme un bateau sans rameur, le laisse dériver à son gré sur la rivière et se résigne au bâton de comptage de la souffrance ». Bref, une vie, déjà longue, mais dont il ne reste rien. « Je ne suis plus qu’une chose laissée pour compte, un reste de femme, un sac de peau et d’os, et je suis assise dans ma niche comme un rouge-gorge muet – non, comme une souris morte sous la pierre ».
    Enfin, Jack McNulty, le frère cadet, le rouquin. « J’imagine que vous vous êtes fait une couleur ? dit-elle en regardant mes cheveux roux. Et puis, qui êtes vous ? Partout où je vais, j’ai l’impression que vous surgissez comme un diable qui sort de sa boîte ». Ingénieur, il s’engage dans un convoi militaire en route pour le Ghana, la Côte de l’Or de l’époque. Il rencontre Mai (Mary) mais repart en Irlande après avoir découvert qu’elle était enceinte. Trop intelligente pour lui. « Rendre les hommes heureux est un attrape-nigaud ». C’est le récit de « L’Homme Provisoire » traduit de « The Temporary Gentleman » par Florence Lévy-Paoloni (2014, Joelle Losfeld, 256 p.). Entre temps, Jack a sombré sur un bateau atteint par une torpille allemande et sa femme l’a quitté. « Je suis peut-être une sorte d’exilé perpétuel depuis que je l’ai perdue ». C’est bien un homme provisoire. Il revient à Sligo mais sombre, cette fois ci dans l’alcool. « Je buvais autant que je pouvais le soir dans les bars sombres de Sligo pour tenter d’effacer l’image qui flottait dans mon esprit du grand fantôme qu’était devenue Mai ». Double naufrage du couple et de l’ancien ingénieur qu’était Jack. « Je pense pouvoir dire que je suis capable de construire un pont au-dessus de n’importe quelle rivière, je sais tenir compte des courants, je connais les contraintes sur le métal et la pierre, aucun pont édifié par mes soins ne s’écroulera jamais sous un poids excessif. Je ne suis toutefois pas certain de pouvoir dire la même chose de mon cœur, ou du cœur de qui que ce soit». Ne reste que le tintement de la cloche pour sonner le glas du roman. « Une cloche se mit à tinter en moi, une cloche au timbre grave, sonnant et revêtant une signification épouvantable en même temps qu’irréfutable. Mai McNulty, sa vie effacée en même temps qu’elle la vivait, une sorte de Vie dans la Mort et de Mort dans la Vie «entièrement de ta faute, entièrement de ta faute», sonnait la cloche ».

    On arrive donc à « Des jours sans fin », avec Thomas NcNulty, le cadet de la fratrie. Il fuit tout d’abord la Grande Famine de 1845-48 en Irlande, et émigre au Canada, puis en Amérique. Petits boulots, tout d’abord lors de sa rencontre avec son amant John Cole. « John Cole était mieux loti, avec un curieux costume noir qui devait bien avoir trois cents ans, au vu de ses trous. Il était aéré à l’entrejambe, j’avais vite découvert, on aurait pu y glisser la main pour tâter sa virilité. Alors on s’efforçait de regarder ailleurs ». Ils se maquillent en femmes pour faire danser les mineurs à Daggsvile, oh c’est en tout bien tout honneur selon le propriétaire du saloon, Titus Noone. « Vous dansez, c’est tout. Pas d’embrassades, pas d’enlacements, pas de sentiments, pas de tripotage. Juste de la danse élégante et distinguée ».
    Ce sera ensuite une première expérience dans l’armée américaine, avant la guerre de Sécession. Guerre que la cavalerie mène contre les indiens, Sioux, Oglalas ou Apaches. De vrais indiens, dont le chef « Celui qui Domptait les Chevaux », des bisons aussi, quelques colons, des scalps « ce petit tas de brins pourpres adoucissait la peau arrachée du scalp de Nathan ». Le froid, la faim, la fatigue le long des grandes plaines. La rencontre avec le colonel Neale, dont la femme tient l’école qui recueille les jeunes indiens. C’est par son intermédiaire que le couple adoptera Winona, une jeune indienne, nommée ainsi en souvenir de la fille de « Celui qui Domptait les Chevaux », tuée par Lige Magan, le tireur d’élite de la troupe. Les scalps, cela fait partie de la mission « Deux dollars le scalp d’un civil, c’était quand même pas rien. Une façon amusante de gagner de l’argent pour le jouer aux cartes. Des volontaires partiraient en mission, tueraient pour environ soixante dollars et ramèneraient les corps ». Les indiens aussi « Puis la mission a pris fin on entendait plus que les pleurs des survivants et les terribles gémissements des blessés. La fumée s’est dissipée, et on a enfin pu voir notre champ de bataille. Mon cœur s’est tapi dans le nid formé par mes côtes».
    Puis, ce sera le retour dans l’Est, l’enrégimentement dans l’armée de l’Union qui va se battre contre les sudistes, « les Jambes jaunes ». La fille est laissée aux bons soins de Beulah McSweny, un vieux noir, plus ou moins poète, qui devient de ce fait son grand-père. Et ensuite les batailles contre les sudistes avec des canons. Oh ce n’est pas Fabrice del Dongo, ni même « Le Pont de Owl-Creek » de Ambrose Bierce. Mais c’est tout de même très réaliste et violent. Par la suite, il y aura d’autres batailles, mais ce sera plus bref. On peut se demander, à lire le livre si toute l’armée de l’Union ne se résume pas au colonel, ou au major, c’est selon, Neale, à quelques individus dont le sergent Starking Carlton, et le capitaine Silas Sowell ou encore Lige Magan, le tireur d’élite. On les croise à chaque tournant des batailles et au hasard des pérégrinations de John Cole et de Thomas McNulty. De même que le chef indien « Celui qui Domptait les Chevaux » revient en fin de roman, mais là, on peut comprendre sa démarche.
    On s’interroge sur cet auteur irlandais, né à Dublin, régulièrement sélectionné pour le Man Booker Prize. Non pas sur son écriture, ou son sens de la narration. Le récent prix Nobel de littérature, Kazuo Ishiguro, le considère comme son « roman préféré de l’année ». C’est en fait une fresque presque familiale, inspirée par un arrière grand-oncle, celui qui figure en photographie sur la couverture de « Des jours sans fin ». Il est d’ailleurs significatif que le « The New York Review of Books » fasse de lui un « Irlandais en Amérique », un auteur qui a « écrit le roman les plus éclairant et le plus dans le ton des roman récents sur l’Amérique ». D’autant plus que ce roman se passe entièrement au XIXeme siècle, avec ses grandes fresques sur les guerres avec les Indiens ou sur la Guerre de Sécession. La colonisation de l’Ouest et de la Californie est une boucherie, autant d’indiens, de soldats réguliers ou de bisons, décrite «du mieux que je peux». Tout comme «Un Long Long Chemin » reste un des meilleurs livres sur la bataille de la Somme et de Wimy, au cours de laquelle moururent tant de combattants, irlandais, canadiens, australiens ou néo zélandais, à la place des soldats anglais.
    Les deux combattants seront faits finalement prisonniers et internés à Andersonville en Géorgie. Cet endroit, ou Camp Sumter, est un camp de détention des Confédérés, où 45000 soldats de l’Union seront retenus prisonniers dans des conditions très difficiles. Plus de la moitiè d’entre eux y mourront de faim ou de maladies. Libéré au printemps 1865 par le général McCook, son directeur sera jugé et pendu. Le deux héros passent le cap des maladies et de la malnutrition, et sont finalement libérés, puis retrouvent Lige Magan, le tireur d’élite, établit dans sa ferme à tabac au Tennessee. On peut se poser la question des liens de camaraderie qui se créent lors des épisodes miliaires. Mais il semblerait que ceux-ci soient relativement forts, qui font que ces anciens soldats se retrouvent tout au long dela narration.

    Il y a de plus dans ce livre, le récit de deux jeunes gens, gais et qui l’assument, en pleine période où ces pratiques étaient non seulement combattues, mais interdites, et de plus au sein de l’armée de l’Union. Ceci est aussi le résultat du « coming out » du fils de l’auteur, Toby, auquel le livre est dédié. «Après des mois de tristesse, au cours desquels sa mère et moi étions extrêmement inquiets pour lui, il a fini par dire : « Ce qu’il y a, c’est que je suis homosexuel. » Ça a été un tel soulagement pour nous, et une libération pour lui». L’histoire du livre, la famille qui se fonde entre Thomas, John McSweny et Winona est réjouissante. «Ce qui compte, c’est qu’on vit comme une famille ». Et cela diffère des échecs répétés de précédents livres. « M. McSweny écrit que Winona est une vraie jeune fille en fleur. C’est sans aucun doute la plus jolie petite fille du Michigan. Je pense bien, dit John Cole. Pas étonnant, puisque c’est la fille du beau John Cole, je rétorque ». Cette approche de l’homosexualité est faite de façon très discrète, très pudique. Et Sébastian Barry proclame dans « The Irish Times » sa position publique avant le référendum de mai 2015. « C’est pour moi moins une question de tolérance qu’une manière de demander pardon. Pardon pour toute la haine, la violence, la suspicion, la condescendance, l’ignorance, les meurtres, les mutilations, la traque, les intimidations, la terreur, la honte, les rabaissements, les discriminations, les destructions et, oui, l’intolérance qu’a connus une portion de l’humanité pendant Dieu sait combien de centaines d’années, sinon de millénaires ».

    Publié par jlv.livres | 21 avril 2018, 18:45
  2. post qui n’a rien a voir, mais beaucoup (et bien) à lire
    que ceux qui ont aimé « Une Singularité nue » ou mieux « Personae » aimeront surement
    « Lost Empress » de Sergio de la Pava (sortie US le 8 mai)

    Wanted to share the exciting news with you…arriving May 8th from Pantheon….

    “Extraordinary. . . . De la Pava is a maximalist worldbuilder, and the incredible multiverse he constructs in this book establishes him as one of the most fearsomely talented American novelists working today.”
    —Publishers Weekly (starred review)

    “As with the author’s debut novel, A Naked Singularity (2012), the New York City criminal justice system figures prominently, its jargon and bureaucratic instruments providing realist texture, while its absurdities and cruelties fuel the fury that is this novel’s molten core. Again we witness De La Pava’s gleaming wit, philosophical benders and popculture fixations, and the sheer intensity with which he hurls his words in this even more assured work of incandescent literary maximalism.”
    —Booklist (starred review)

    “If Thomas Pynchon and Elmore Leonard had conspired to write North Dallas Forty, this might be the result: a madcap, football-obsessed tale of crossed destinies and criminal plots gone awry. . . . [Lost Empress] is a blast to watch unfold. A whirling vortex of a novel, confusing, misdirecting, and surprising—and a lot of fun.”
    —Kirkus Reviews (starred review)

    #SergiodelaPava’s #LostEmpress

    Publié par jlv.livres | 21 avril 2018, 19:54

Rétroliens/Pings

  1. Pingback: Note de lecture : « Atlas des utopies  (Ophélie Chavaroche & Jean-Michel Billioud) | «Charybde 27 : le Blog - 5 décembre 2019

  2. Pingback: Note de lecture : « Comment saboter un pipeline  (Andreas Malm) | «Charybde 27 : le Blog - 23 janvier 2023

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Archives