Les 17 premières nouvelles de Carver, dans la forme minimaliste et épurée due à son éditeur.
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Publié en 1981, et en 1986 en français, ce second tome des œuvres complètes de Raymond Carver que publie l’Olivier correspond à l’édition américaine définitive des dix-sept premières nouvelles ayant rendu l’auteur mondialement célèbre.
Une double occasion, ainsi : celle, d’abord, d’apprécier à sa pleine mesure ces créations qui, saisissant un instant difficile, trouble, ou simplement oscillant, au sein des vies ballottées d’adultes « ordinaires », puisées dans cette classe moyenne américaine toujours « à risque », pour de multiples raisons, d’être éjectées du système social et économique, alcool, adultère, chômage rôdant terriblement à l’arrière-plan…
Celle, ensuite, comme le soulignait le formidable travail romanesque mené par Stéphane Michaka dans son « Ciseaux », et grâce au tome 1 de cette édition de l’Olivier (nous proposant le même recueil, mais dans l’édition « Director’s Cut », correspondant aux souhaits de Raymond Carver avant les interventions massives de son éditeur à l’époque des premières publications), d’apprécier et de mesurer la différence entre l’écriture « naturelle » de l’auteur et celle, infiniment plus concise, promue avec le succès que l’on connaît par Gordon Lish.
Mes préférées dans ce recueil, « Gloriette », « Toutes les petites choses que j’ai pu voir » ou « Le bain », gagnent beaucoup, à mon sens, à cette concision minimaliste qui fait la part belle au travail du lecteur et à ses propres projections. En revanche, curieuses exceptions, quelques nouvelles telles « Bingo ! » ou « Parlez-moi d’amour » me semblent au final plus riches et plus poignantes dans la « version longue » qu’en proposait donc initialement Raymond Carver.
« J’ai cessé de nettoyer la piscine. Elle s’est remplie de mousse verte, de sorte que la clientèle l’a boudée. Je n’ai plus réparé aucun robinet, plus posé aucun carrelage, plus donné aucun coup de pinceau. La vérité, c’est qu’on n’y allait pas de main morte avec la bouteille. Boire demande beaucoup de temps et d’effort quand on s’y consacre à fond. »
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Un livre de ma PAL que je pourrais lire entre deux romans. Ce serait sûrement une vraie découverte.