Quelques mois dans la tête d’un serial killer cherchant à obtenir un zombi, parfait esclave sexuel.
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Publiée en 1995 (traduite en français en 1997 chez Stock par Claude Seban), cette exploration en « caméra subjective » et en monologue intérieur de quelques mois de la vie d’un serial killer (librement inspiré du tueur réel Jeffrey Dahmer), assortis de nombreux flashbacks, valut à Joyce Carol Oates le Bram Stoker Award cette année-là.
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Couvé par ses parents de moyenne bourgeoisie à Chicago et en particulier par son professeur d’université de père, Quentin, vivotant grâce au boulot de gardien d’une résidence, fourni par sa famille, a pour obsession depuis des années la réalisation d’un « zombi », esclave sexuel qui serait à son entière disposition, en kidnappant une cible attractive et en opérant sur elle une lobotomie telle qu’expliquée dans un livre volé dans une bibliothèque, mais n’a pour l’instant connu que des « échecs »… Soumis à deux ans de prison avec sursis, de probation et de suivi judiciaro-psychiatrique pour s’être fait surprendre, avant le passage à l’acte sur l’une de ses cibles, sans que pour autant « l’ensemble de son œuvre » ne soit découvert, Quentin poursuit inlassablement son objectif…
Sur ce thème parfois quelque peu rebattu, l’une des lectures les plus glaçantes, servie par le style précis et souple de la grande romancière américaine, loin des imitations plus ou moins frelatées ayant souvent envahi les rayonnages depuis « Dragon rouge » (1981) de Thomas Harris, et plus encore depuis le terrible et magnifique « Un tueur sur la route » (1986) de James Ellroy.
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« Un spécimen de ZOMBI plus sûr serait quelqu’un d’extérieur à la ville. Un stoppeur, un vagabond ou un drogué (s’il est en bonne condition physique & pas maigre & esquinté ou malade du SIDA). Ou un type des HLM noires du centre-ville. Quelqu’un dont tout le monde se contrefout. Qui n’aurait jamais dû naître.
Suis sorti de l’amphithéâtre alors que la voix continuait à ronronner & suis allé dans la bibliothèque psy me renseigner sur la LOBOTOMIE. »
Une adaptation théâtrale puis cinématographique (court-métrage) a été réalisée par Bill Connington en 2009-2010.
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Pingback: Note de lecture : "Père des mensonges" (Brian Evenson) | Charybde 2 : le Blog - 15 avril 2014