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Notes de lecture 2012

Note de lecture : « Le voleur de goûter » – Montalbano 3 (Andrea Camilleri)

Troisième enquête de Montalbano, avec important approfondissement du « décor » de la ville de Vigata.

voleur de goûter

La troisième enquête du commissaire Salvo Montalbano, publiée en 1996, est surtout l’occasion pour Andrea Camilleri de préciser un bon nombre d’éléments-clé de l’environnement de son héros atypique. On voit ainsi se développer la relation filiale / fraternelle avec son supérieur le questeur, son refus acharné de toute promotion qui risquerait de l’éloigner de sa ville de Vigata adorée, sa rivalité mi-amusée mi-agacée avec son adjoint Mimi Augello, ses démêlés réguliers avec ses collègues trop bavards ou trop ouverts aux petites ou grandes corruptions, sa quasi-addiction à la bonne chère, en tous lieux et en toutes circonstances, sa relation compliquée avec sa « fiancée » génoise,…

Du coup, l’enquête compliquée menée dans ce roman en devient (presque) secondaire, même si elle est l’occasion de passer en revue certains problèmes d’immigration et de prostitution, et surtout d’aborder l’ambiguïté des relations entre les services spéciaux italiens et leurs homologues tunisiens…

portoempedocle

« Dans son sommeil, à l’évidence, une partie de sa coucourde avait continué à besogner sur l’affaire Lapecora, au point que vers quatre heures du matin, il s’était levé et avait commencé à farfouiller fébrilement dans ses livres. Tout d’un coup, il se souvint que celui qu’il cherchait lui avait été emprunté par Augello parce qu’il avait vu à la télévision le film qui en avait été tiré. Il l’avait depuis six mois et il ne s’était pas encore décidé à le rendre. Il s’énerva.
– Allô, Mimi ? Montalbano, je suis.
– Oh mon Dieu, qu’est-ce qui fut ? Qu’est-ce qui se passa ?
– Tu l’as encore le roman de Le Carré qui s’appelle « L’appel du mort » ? Je suis sûr de te l’avoir prêté.
– Mais bordel ?! Il est quatre heures du matin.
– Eh bê ? Je veux que tu me le rendes.
– Salvo, écoute quelqu’un qui t’aime comme un frère, pourquoi tu te fais pas hospitaliser ?
– Je le veux tout de suite.
– Mais je dormais ! Calme-toi, demain matin je te l’apporte au bureau. Maintenant, je devrais me mettre le caleçon, commencer à le chercher, me rhabiller…
– Je m’en fous complètement. Tu le cherches, tu le trouves, tu te prends la voiture, en caleçon si tu veux et tu me l’apportes. »

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Photo : Porto Empedocle, le « modèle » de Vigata (© Roberto Meli).

À propos de Hugues

Un lecteur, un libraire, entre autres.

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