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Notes de lecture 2023

Note de lecture : « Chien du heaume / Mordre le bouclier » (Justine Niogret)

En 2009, le choc pionnier et réjouissant d’une fantaisie moyenâgeuse bien différente, pour creuser blessure d’enfance, rage et échappée belle.

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RELECTURE

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L’archer se nommait Manfred, et aujourd’hui il allait tuer une vieille femme. Une nourrice, plus exactement.
Elle était assise sur l’herbe du pré et jouait avec une enfant. Manfred les regardait toutes deux ; la nourrice, grasse, des cheveux bruns lui tombant devant les yeux, et la gamine, lisse comme une châtaigne, sa robe tachée du pollen des fleurs et les joues rougies par ses galipettes. Elle courait dans les herbes hautes, le nez au vent, riant de tout son cœur, pendant que sa nourrice restait assise, sans doute fatiguée de ne pouvoir la rattraper.
C’était la fille d’un château qui lui avait fourré des pièces dans la main jusqu’à ce qu’il dise oui. Une petite femme grandie avant l’heure, qui lui avait ensuite ordonné : « Tue-la. Trouve-la et mets-lui une flèche dans le cœur. » C’était la dernière mode chez les pucelles, de faire assassiner leurs gens ; une nourrice, comme ici, ou un lettré, une dame de toilette. Les parents n’en savaient rien en général, regardaient leurs filles d’un bon œil, sans comprendre que les rages et les haines brûlaient tout aussi fortement dans les tripes de ces gamines que dans celles des guerriers au visage mangé par la barbe. Manfred faillit ricaner en songeant que ces petites traînées payaient ces meurtres sans même compter les pièces qui leur tombaient des doigts.
Manfred était caché dans le bois qui surplombait le pré et n’y avait pas bougé de la nuit. Il suivait sa cible des yeux depuis le matin, depuis que la nourrice était sortie avec les premiers rayons du soleil. L’enfant avait accouru à sa suite, déjà décoiffée, son bonnet blanc lui battant les épaules, se gonflant derrière elle comme une toute petite voile de navire. L’archer était couché sur deux planches qu’il avait fixées à un tronc assez fort pour le soutenir, lui, sa plate-forme et son arc. De flèches, il n’en avait qu’une, une seule, pâle et fine comme un oiseau. Elle était plus longue que son bras, et Manfred l’avait faite lui-même, comme toutes les flèches qu’il emportait lorsqu’il fallait tuer quelqu’un avec un nom. Les autres, les morts des champs de bataille, n’étaient que de la viande sans famille et sans appuis ; ses flèches de guerre, Manfred les achetait et prenait toujours les moins chères, les plus barbues, les moins bien forgées. Les guerriers se battaient comme des porcs et les blesser était déjà bien assez bon. Manfred préférait toujours qu’on l’envoie à la tuerie d’un seul parce qu’il était le meilleur, qu’on l’envoie lui, tuer quelqu’un. C’était là qu’il se servait de son don, qu’il transcendait son arc de forge et de bois en instrument de mort. Manfred touchait toujours juste. Manfred faisait d’un tir de flèche une œuvre d’art. Manfred en était fier. Quand l’archer partait en guerre, sa guerre secrète et furtive, sa guerre solitaire, il n’y avait pas de cris, de sang ; aucune violence et pas de chocs fer contre fer. Une seule flèche, douce et nette, le bruit d’un baiser contre la chair, toujours à l’endroit choisi, et un corps qui tombe. C’était tout. Manfred connaissait son art. Il n’avait jamais besoin de deux flèches. Une seule, et la nourrice mourrait.
Il parlait d’expérience, puisqu’il en avait déjà tué plusieurs. Assassiner les domestiques était une bonne façon d’envoyer un message aux maîtres de la maison ; et que l’enfant de ces derniers sente le vent de la flèche lui soulever les cheveux faisait entendre le message d’une oreille bien ouverte. Oui, les domestiques, surtout les vieux, ceux que le labeur avait rendus chenus. Ceux qui n’avaient plus de valeur.
Manfred serra un instant la flèche entre ses doigts avant de l’encocher sur la corde de son arc. L’archer bougeait sans bruit, habitué aux longues attentes presque immobiles. Il ne sentait même pas les crampes lui brûler les muscles. Il visa, lentement, cherchant un point d’entrée. Le cou ou la gorge ? Manfred aimait le travail bien fait, et à voir l’enfant, plus dodue qu’un agneau, la nourrice devait prendre le sien au sérieux. Autant épargner l’outil de la femme. Il visa le cou. Là-bas, dans le champ fleuri, la petite fille s’était réfugiée dans les bras de sa nourrice. La gamine éclata soudain d’un rire joyeux et des oiseaux s’envolèrent, dérangés par sa voix claire.
La femme leva le visage un instant, et Manfred vit qu’elle n’était pas si âgée. Elle avait mangé ses trente ans, ce qui était un peu avancé, mais pas vieux. En fait, son visage était marqué par les rides que creusent les soucis, et ses mains étaient fatiguées par le travail. Elle était grasse et décoiffée, et c’était tout ceci qui lui rajoutait de l’âge. Elle aurait pu vivre encore longtemps.
Manfred avait le cou de la nourrice au bout de sa flèche. Il n’en était pas conscient mais il levait imperceptiblement sa pointe de métal à chacun des souffles de la femme. Il se prépara à armer son arc. Il aimait cet instant, était fier de sa force, de sa capacité à ouvrir lentement un arc qu’il était l’un des seuls à pouvoir maîtriser sans se couper les doigts. Manfred était prêt. Le bois se plia sans effort. L’archer regarda une dernière fois la nourrice, étudia le cou gras que percerait bientôt sa flèche et, soudain, tira. Son trait partit avec un bruit sec, et les gouttes de rosée glissèrent le long des feuilles pour tomber en pluie sur lui. La femme, dans le pré, entendit le tir. En un instant, elle leva la tête, saisit l’enfant par la chemise et la jeta devant son visage comme un bouclier. La flèche vint casser les côtes de la gamine et s’y enfoncer, et Manfred entendit son cri au milieu des herbes, celui d’un chiot qu’on écrase du pied. De surprise, l’archer lâcha son arc. La femme voulut jeter l’enfant au sol, mais trébucha ; la flèche s’était logée dans son avant-bras. Elle fit glisser la gamine jusqu’à l’empennage, et força le corps sur les plumes jusqu’à ce qu’il tombe. Puis elle saisit la flèche à pleine main, cherchant l’archer des yeux, et arracha la pointe sanglante de sa chair.

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Manfred ne bougea pas. La femme ne pouvait pas le voir. Il était caché haut dans les arbres, immobile derrière les feuillages. Il tendit la main vers son arc, pour le reprendre. Mais l’arme, comme fâchée de cette trahison, se mit à glisser vers le bord des planches. Manfred tenta de le saisir, mais l’arc tomba de sa plate-forme et alla percuter les branches plus basses sur le tronc.
Manfred leva les yeux. Dans le pré, la femme venait d’entendre, et elle tendit la flèche vers son archer, tout au bout de son bras ensanglanté. Elle se mit à courir au moment où il commençait à descendre de son arbre.
Manfred posa le pied sur le sol de la forêt et comprit, avant la douleur et la mort, que la femme courait bien plus vite que lui. Il comprit aussi que ses rides étaient des cicatrices, et que ses mains étaient brûlées par le travail des armes. Il y pensait encore lorsque la femme le rattrapa, se jeta sur son dos et lui enfonça sa propre flèche sous la mâchoire. Le fer fendit en deux la langue de l’archer, creva son palais et les os de son crâne. La dernière chose qu’entendit Manfred avant que la femme commence à remuer la pointe de flèche à l’intérieur de sa tête pour changer sa fierté et son art en bouillie grise, ce fut :
– Je suis Chien du heaume, fils à putain, et de l’autre côté tu sauras qu’il faut un dard plus puissant que le tien pour me percer le cuir.
Et c’est ainsi que je commencerai mon histoire. (« Chien du heaume »)

Il fallait certainement cet extrait inhabituellement long, sur ce blog, pour permettre de réaliser pleinement le choc que constitua, dès ses premières pages, en 2009, le « Chien du heaume » de Justine Niogret, puis sa suite, « Mordre le bouclier », publié en 2011, également chez Mnémos. Dans un paysage littéraire où la fantasy, dans ses différentes variantes, des plus au moins talentueuses, se soucie rarement du pouvoir propre de l’écriture, de la poétique du langage, des mots et de leur agencement, pour atteindre l’étrangeté réelle et l’intensité, ce récit associant étroitement horreur et cruauté, réalisme et traumatisme, simplicité des moyens et vigueur des quêtes, détonait largement, pour notre plus grand bonheur. Travaillant en profondeur son lexique moyenâgeux en assumant les éventuels anachronismes, discrets ou non, en ces contrées insituées et largement intemporelles (le roman arthurien n’est pas toujours si loin, et l’autrice montrera dès son « Mordred » de 2013 que cette tonalité ne lui était effectivement pas du tout étrangère), Justine Niogret expérimente avec une étonnante maîtrise le travail de la langue que l’on peut trouver, sous des formes parfois voisines mais toujours subtilement différentes, chez la Céline Minard de « Bastard battle » (2008), le Guillaume Lebrun de « Fantaisies guérillères » (2022), ou même le Marc Graciano de « Liberté dans la montagne » (2013), de « Une forêt profonde et bleue » (2015) ou du « Sacret » (2018). C’est bien la langue qui fournit ici l’ancrage souverain de la tragédie intime et familiale, du cheminement de cette formidable guerrière mercenaire qui doit patiemment et rageusement à la fois surmonter ses cruels traumatismes familiaux d’enfance et d’adolescence – motif qui hantera longtemps l’autrice, dans « Gueule de truie » comme dans « Cœurs de rouille », tous deux publiés en 2013, et même dans le beau « Bayuk » (2022) plus particulièrement destiné à la jeunesse, tandis que le récit bouleversant qu’est « Le syndrome du varan » (2018) en fournit les serrures et les clés éventuellement cathartiques. Et dans un tout autre registre, celui de l’exploration antarctique aux confins de la folie et de la mort, le magnifique « Quand on eut mangé le dernier chien » démontrera définitivement en 2023 que la langue s’impose en toutes circonstances face au thème apparent, même le plus effroyable.

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Et aussi la femme se surprit à voir le chemin continuer à s’élargir ; il prenait de la place, il demandait ses aises et les champs les lui offraient. Parfois, deux canaux caillouteux coulaient de chaque côté de ces herbes que le vent caressait autant que l’eau le fait des algues. Et ils coulaient, si fait, tout comme une rivière roulant sous les pieds des deux femmes et qu’elles descendaient un peu plus chaque jour. C’était comme suivre un ru au creux d’un champ herbu, un ru dont le castel de Broe aurait été la source, arriver à un bras de rivière, et le suivre encore jusqu’à l’affluent, puis au fleuve, et parvenir à une ville qui serait semblable à une mer.
Chien la redoutait, cette mer ; elle avait déjà vu des villes, et elle l’avait dit à Bréhyr. Mais la grande guerrière avait ri, et répondu simplement : « Oh Chien, pas comme celle-ci. Naje, pas comme celle-ci. » Alors Bréhyr, sentant la méfiance de sa compagne de route, lui présenta ce qu’elle savait de ce bourg gigantesque ; et elle avait beau parler tout le long du jour, il y avait tant à dire que Chien se demanda si la femme se tairait à nouveau. Avec la parole de Bréhyr, la guerrière comprit que pour les habitants des rues et des maisons, le dehors de leurs murailles semblait menaçant et brutal autant qu’il était possible. Il leur fallait ce rideau de pierres pour cacher les routes et les forêts, et le reste du monde. Ce territoire, pourtant plus grand que n’importe quelle ville, était nommé désert comme si tout ce qui s’y trouvait pouvait disparaître sans que les véritables gens de bien en sachent quelque chose ou s’en soucient. Ce désert était saleté et pourrissement, champignons et boue, là où les murs et les toits collés les uns aux autres devaient présenter la droiture, la propreté et les tissus chauds jetés en surplus sur les couvertures des lits. C’était tout un système de monnaies passées de main en main que découvrait Chien en écoutant l’autre femme, elle qui n’avait jamais vécu que d’échanges et de dons, dans un sens comme dans l’autre, et pour qui une pièce d’argent représentait encore un objet trouble, bâtard, une possession ne servant qu’à en acheter une autre qu’elle aurait pu troquer. Et pourtant elle écoutait bien et fort, touchant sa hache, la sortant de son anneau, la prenant en main comme une enfançonne saisit sa poupée quand on la sermonne pour y chercher un réconfort. Elle se rendit compte que, écoutant Bréhyr, marchant d’un pas rapide, elle commençait à tourner son arme dans ce qui restait de ses mains ; son corps s’ennuyait de sa lame, la réclamait. Ces histoires de pierres et de cheminées semblaient exciter son corps à la façon d’une fièvre, comme si, dans ces murs pas encore atteints, se lovaient une menace ou une insulte, contre laquelle il faudrait se défendre.
Au début elle fit tomber son fer, et la grande guerrière, attendant la petite, gardait ses mots le temps que l’autre se baisse, ramasse sa hache et fasse les trois pas en avant pour la rejoindre ; puis elle continuait son histoire comme si rien ne l’avait arrêtée. Elle avait vu de la ville et du pays, Bréhyr, et elle avait compris ce que Chien, elle, n’avait jamais pensé imaginer. Les rivages du monde de la mercenaire étaient tout petits, tant elle avait vécu dans le sombre à la frontière brumeuse du monde des hommes. Elle avait toujours regardé par un trou de serrure rouillé et la porte s’ouvrait maintenant pour lui montrer la salle immense. Bréhyr, elle, savait les couleurs des robes des bourgeois, et l’odeur du métal d’argent des échoppes des changeurs de monnaie ; la forme de la tête des genettes qu’on trouvait les plus belles, et comment les armes étaient tournées, dans ces endroits où l’acier ne servait plus qu’à se montrer à la ceinture ou à manger à table. Elle connaissait le prix des auberges bien famées, et comment le drap des hôtels grattait à la chair ; que les filles des étuves cachaient trop souvent un gros ventre sous leurs anciennes chemises de pucelles, et que certains hommes des tavernes louaient parfois leur bouche aux voyageurs fatigués. Elle pouvait même écrire un peu, et lire beaucoup, et compter assez pour dire combien il y avait de choses moultes comme les mûres ou les noix, ou encore de ces objets qui semblent toute une foule. Chien l’écoutait en silence, et le matin où elle lança sa hache en l’air et la reprit d’une main presque sûre, elle en fut si heureuse qu’elle la planta dans le tronc d’un noyer qui se penchait sur la route, par simple bon plaisir. (« Mordre le bouclier »)

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Si Justine Niogret arpente ici avec un sérieux presque imperturbable les contrées du terrible et de l’effroyable, si elle manie la cruauté instinctive et la violence calculée avec un brio étourdissant, elle distille toutefois, à l’état de traces subtiles, une ironie bienveillante et une drôlerie, sous-jacente et paradoxale, dont le lexique qui clôt chacun des deux ouvrages donne une partie du contexte d’élaboration, en révélant l’héritage rôliste, l’humour noir sans tabous, la gouaille forcenée et la curiosité sans limites qui nourrissent les savantes élaborations de l’autrice, sans laisser de coutures à percevoir dans l’œuvre proprement dite, une fois finalisée. Comme l’extraordinaire dramatis personae de luvan, dans son « Susto » de 2018, les glossaires de Justine Niogret, bien loin d’un statut annexe, sont ici une part en réalité essentielle du roman achevé, et de notre plaisir profond de lecture.

Bicoque : Malgré un nom étrange que les publicistes d’aujourd’hui hésiteraient à écrire en gros sur les panneaux publicitaires, ce type de casque a été utilisé, non pas à l’époque de Chien du heaume, mais plusieurs siècles après, où il est rapidement tombé en désuétude puisque le moindre choc de moyenne importance brisait ou tordait les charnières, rendant difficile l’extraction de la tête du guerrier. Or, être privé de sa propre tête occasionne certains désagréments au quotidien. Les petites pièces de métal, même d’armure, étaient à l’époque travaillées par des serruriers, métier qui avait en ce temps-là, avouons-le, une autre gueule qu’aujourd’hui.
Il fallait donc un serrurier pour ouvrir les vieilles bicoques, ce qui personnellement me fait beaucoup rire mais explique crûment pourquoi je n’ai pas d’amis.
Le heaume de la Salamandre est une variante de cette bicoque. (…)

Épée : Contrairement à ce qu’on dit souvent, les épées (parlons d’une bâtarde, ce sera plus simple) de l’époque ne sont pas lourdes. Une bonne épée est déjà équilibrée, c’est-à-dire que la moitié de son poids se trouve dans la poignée et la garde, ce qui fait que lorsqu’on la tient en main, on ne fait presque aucun effort. Illustrons : prenez un marteau et portez-le de deux façons différentes. Une fois la main tout au bout du manche, l’auriculaire dans le vide, et une autre l’index et le pouce collés à la tête de l’outil (si un jour cette phrase est sortie de son contexte, ma réputation est faite). Normalement, avec la seconde façon, le marteau semble bien moins lourd. Eh bien les épées, c’est pareil (mais il faut de plus gros clous).
Quant à l’engin lui-même, il pesait entre, soyons fous, un et trois kilos, armes extraordinaires mises à part. Moins lourd qu’un cartable. Moins lourd que certains paquets de lessive. Ça s’envoie en colissimo facile.
Il semblerait que la fameuse épée d’Arnold Schwarzenegger (dans ses films en costumes) ait plus que participé à cette légende tenace, mais ce morceau de métal n’était qu’une haltère en forme d’épée, aussi lourd qu’un âne mort pour bien faire saillir les biscoteaux de notre ami baraqué.
Autre petit détail sordide : oui, les épées médiévales coupaient, et non, leur tranchant n’était pas épais comme un carton de déménagement. Parce que c’étaient des armes, qu’elles tuaient ou blessaient gravement des gens, que de leur qualité dépendait la vie de leur propriétaire, et que des siècles de techniques de forge portent leurs fruits, en général. Elles étaient si coupantes que celles qui ne l’étaient pas portaient un nom : des lames courtoises. Courtoises comme dans « Je vais te fracturer les avant-bras au-dessus du poignet and we’ll call it a day.« 

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À propos de Hugues

Un lecteur, un libraire, entre autres.

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