Notre sélection littéraire « Spécial Mondial 2018 »
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S’il est parfois de bon ton, dans nos cercles de lectrices et de lecteurs, d’ironiser ou pire sur le football, que certaines ou certains situeraient aux antipodes de nos préoccupations littéraires et politiques, ce n’est assurément pas notre avis chez Charybde. A l’approche des premiers matchs de ce Mondial 2018, voici 12 titres avec leurs notes de lecture (et 13 autres titres simplement rappelés) pour assouvir simultanément plusieurs passions, ou découvrir des angles de frappe fort inattendus.
Cliquer sur le titre du livre vous donnera accès à la note de lecture correspondante (et à la possibilité de le commander chez Charybde, aussi : votre soutien nous est précieux en ces périodes de transformation nécessaire).
Collectif Antidata, « Temps additionnel » (2012) : douze savoureuses nouvelles sur le football, mais pas seulement.
François Bégaudeau, « Jouer juste » (2003) : le « jeu à la nantaise » comme rare moment d’écriture et de politique.
Antoine Bello, « Mateo » (2013) : autour de la parabole des talents, un livre fort, sous ses apparences de footballistique légèreté.
Eduardo Galeano, « Le football, ombre et lumière » (1995) : le beau jeu, la marchandise et la politique, depuis les origines ou presque.
Thomas Gunzig, « La stratégie du hors-jeu » (2013) : le football en métaphore presque pure des instants décisifs d’une vie.
Valerio Magrelli, « Adieu au foot – Quatre-vingt-dix récits de une minute » (2010) : 90 fragments enchantés de passion du foot par l’un des plus grands poètes italiens contemporains.
Daniel Martinange, « Tu seras une femme, mon pote » (2012) : passion du football, amour de la femme, inversion curieuse du désir.
Jean-Claude Michéa, « Le plus beau but était une passe – Écrits sur le football » (2014) : une incisive critique de l’économie actuelle, à partir de l’évolution du football depuis trente ans.
Stéphane Monnot, « Noche triste » (2012) : huit nouvelles, toujours étonnantes, à savourer en souriant et davantage, où l’on se souvient notamment d’un certain match à Séville.
David Peace, Rouge ou mort (2013) : épopée de l’obsession et chronique du rapport changeant entre individu et collectif. En football, incidemment.
Joachim Séné, Équations football (2017) : le temps de trois matchs, le football comme inconnue à démasquer.
Ludo Sterman, Dernier shoot pour l’enfer (2012) : et si – soyons fous – le football, sous le poids de ses enjeux financiers, s’était gangrené jusqu’à la moelle ? Une bien noire enquête policière dans l’après coupe du Monde 1998.
Et l’on se doit aussi de mentionner, mais sans notes de lecture cette fois, les titres suivants, tout à fait dignes d’intérêt ou plus encore : Jean-Noël Blanc, Tir au but (2000), Pascal Boniface, L’expulsion (2011) Olivier El Khoury, Surface de réparation (2017), Olivier Guez, Éloge de l’esquive (2014), Nick Hornby, Carton jaune (1992), Philip Kerr, Le mercato d’hiver (2014), Philip Kerr, La main de Dieu (2015), Philip Kerr, La feinte de l’attaquant (2015), John King, Football Factory (1997), Dominique Manotti, Kop (1998), David Peace, 44 jours (2006), Gigi Riva, Le dernier penalty – Histoire de football et de guerre (2016) et Sergio Rodrigues, Dribble (2015).
Bonnes lectures, devant les matchs ou non !
Bonjour,
Excellente liste et surtout « Rouge ou Mort » qui m’a laissé un souvenir dur et acerbe quant à l’aliénation de Bill Shankly vis à vis du football.
Je me permets de mentionner le passionnant « Jeudi Noir » de Michaël Mention (2016), plongée au cœur de la tragédie de Séville en 1982, dans lequel l’auteur crée un joueur et se plonge dans le match opposant, dans un juillet andalou torride, la France et la RFA.