Parcours alerte et souvent juste dans le roman français des années 1980-2000.
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Publié en 2002 chez Prétexte, ce petit ouvrage du spécialiste universitaire de littérature contemporaine Bruno Blanckeman constitue une bien intéressante tentative de lecture, de parcours et de taxonomie de la production romanesque française des années 1980-2000.
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Plusieurs lectures particulièrement réussies sont proposées, tout particulièrement celles d’Antoine Volodine, de Pierre Bergounioux, de Pierre Michon ou de Marc Petit, tandis que celles de Patrick Modiano, Hervé Guibert ou Philippe Sollers sont, me semble-t-il, nettement moins convaincantes.
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Les rapprochements et regroupements en souples « familles » thématiques que tente l’auteur tombent parfois très juste (« romans enjoués » autour des figures de Jean Echenoz et de Jean-Philippe Toussaint, « romans du jeu » où Éric Chevillard côtoie Régine Detambel et Patrick Bouvet, « romans à vif » avec notamment François Bon et Antoine Volodine), parfois sensiblement moins (« autodiction » dans laquelle Annie Ernaux et Hervé Guibert semblent trop artificiellement juxtaposés, « autofabulation » où l’association de Philippe Sollers, de Pascal Quignard et de Patrick Modiano me semble excessive).
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Servi par un style alerte et vif, précis même s’il succombe parfois à quelques préciosités techniciennes, l’auteur invite en tout cas à un fort intéressant voyage dans le roman vivant, loin des fins annoncées et des éternels prophètes du déclin.
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