Automne mafieux et gothique à Rome, avec Mariella De Luca.
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Publiée en 2008 au Passage, la quatrième et dernière des « saisons meurtrières » de l’Italienne vivant à Paris Gilda Piersanti poursuit en un triste automne romain ce que « Rouge abattoir » avait démarré en hiver, « Vert Palatino » poursuivi au printemps, « Bleu Catacombes » affirmé en été, et propose donc la quatrième enquête (racontée) de Mariella De Luca, sa policière issue de l’Aquila pour venir se confronter au crime de la capitale, personnage que j’avais découvert initialement, avec plaisir, dans sa sixième intervention, « Roma Enigma », sur les conseils d’une consœur libraire estimée partageant le prénom de l’auteur.
En cette molle fin d’été encore fort chaude sur les bords du Tibre, une adolescente est retrouvée, sauvagement massacrée durant la Nuit Blanche, événement rituel, festif et artistique, de la capitale italienne. Rappelée brutalement de ses vacances aux îles Éoliennes, Mariella De Luca doit tenter de mieux comprendre les complexes relations qui peuvent lier les divers protagonistes d’un drame aux facettes plus ramifiées qu’il n’y semble au premier abord. Entre mafia russe s’appropriant toujours davantage le trafic de drogue de ces nuits chaudes et ambiances lycéennes troubles mêlant concours de popularité, rêves de mannequinat et désespoirs gothisants, l’enquête devra sinuer entre plusieurs précipices possibles.
Si la vision proposée par Gilda Piersanti du « gothique adolescent » semble au minimum parcellaire et largement caricaturale (malgré une astucieuse présence d’Edgar Allan Poe et de Baudelaire dans le paysage), sa peinture des phénomènes de mimétisme et de popularité au sein des lycées, et de leurs conséquences potentiellement critiques, est redoutablement pénétrante. Sans doute pas au niveau des deux premiers de la série, mais plus solide que le troisième, ce nouveau volume donne donc envie d’un nouveau bout de chemin en compagnie de l’attachante policière, qui continue elle-même à se chercher ici.
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