En 1974, le premier roman qui saisit ce que l’entreprise en mutation peut devenir.
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Au cours de l’une de mes premières croisières d’hiver en Bretagne Sud, donc en 1992 ou 1993, discussion à bord, à quatre, à propos de… romans et d’entreprises. Un ami d’ami, marin pourtant taciturne, sortant du silence pour dire : « Si tu n’as pas lu « L’imprécateur », vas-y, tu ne regretteras pas. »
Il avait raison. Le troisième roman de René-Victor Pilhes, publié en 1974, fut celui de la consécration pour cet écrivain, ancien publicitaire de gros calibre, longtemps vivement engagé en politique, un peu oublié – à tort – depuis les années 1990. Son regard aigu, drôle et sachant jouer à merveille de registres lexicaux variés, reste l’un des plus affûtés que je connaisse pour raconter – de l’intérieur – la mutation des entreprises des années 1970-1980, et ce que la macro-mutation de J.K. Galbraith à Milton Friedman a eu pour effets, dans les salles de conseil d’administration, autour des machines à café, dans les couloirs des tours de bureaux, et enfin dans les souterrains angoissants ou tragi-comiques, entre archives et chaufferies, que hante ce rôdeur fantôme bientôt appelé « L’imprécateur », qui semble tout savoir de chacun.
Un grand moment de littérature incisive, lucide et drôle, restant à mon avis aujourd’hui encore bien en avance sur ses innombrables imitateurs contemporains non avoués et moins audacieux.
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