Objet hybride dans le parcours de Stéphanie Benson, pour une bonne lecture.
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Reconnue presque immédiatement comme une voix majeure du polar noir à la sortie de « Une chauve-souris dans le grenier » en 1995, Stéphanie Benson, alors installée en France depuis longtemps, publiait ce « diptyque de Liverpool », regroupant « Si sombre Liverpool » et « Brumes sur la Mersey » sous le nom de « Synchronicité » en 1999 chez l’Atalante, comme une sorte d’hommage ambigu à ses origines britanniques.
Mêlant plutôt efficacement les ressorts du pur polar et de la fable socio-politique, elle y peint la manipulation dont sont victimes les syndicats, et l’insertion par une officine des services secrets britanniques d’un serial killer (un psychopathe souhaitant devenir vampire) au milieu des grandes grèves des dockers de Liverpool, que le gouvernement est bien décidé à briser.
Comme en écho aux excellents romans de David Peace (la série des « GB »), la « vision depuis le terrain » est peu à peu rejointe par une « vision depuis le haut », où le machiavélisme des uns et des autres sera peu à peu dévoilé, avec une accélération impressionnante dans les 150 dernières pages du diptyque…
Une bonne lecture, même si cet objet hybride souffre un peu de la comparaison face aux meilleures « pures histoires de psychopathe » de Stéphanie Benson, et aux romans noirs socio-politiques mieux documentés et plus « réalistes » (David Peace bien entendu, mais aussi Dominique Manotti par exemple).
Ce qu’en dit le blog En terres étrangères est ici.
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