Chronique d’une convalescence, dans une complicité érudite avec Venise.
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Publiée en 2010, cette chronique pensive et poétique est celle de la convalescence, après un grave accident, de Marcelin Pleynet (le célèbre auteur de, entre autres, « Système de la peinture ») à Venise en 2008. Lui dont Sollers disait, dans son « Dictionnaire amoureux de Venise » : « Poète et essayiste, a été et reste depuis des années un acteur essentiel des revues Tel Quel et L’Infini, n’a cessé, tout au long de sa vie, de se rendre et de vivre à Venise, dont on trouve maintes traces dans ses écrits. »
Tout en nous parlant de Rimbaud, de Marcel Détienne, de Galuppi, de Nietzsche, de Cézanne, d’Ezra Pound ou encore de la pastelliste Rosalba Carriera, Marcelin Pleynet nous enchante de sa vaste érudition et de sa profonde intimité avec la ville.
Quelques brèves notes en passant :
« Je crois en la vertu des étymologies, en dépit des apôtres de l’indigence… »
« Venise est une cité dont il faut savoir prendre en considération les intrigues et dispositions singulières. Je réussis presque immédiatement à y vivre en connaissance de cause, et sans autre enthousiasme que celui d’une invitation chaleureuse et équilibrée… au partage sensuel et musical du temps, très singulièrement fictionnel… Vénitien… »
« Et comme chaque fois, dès la sortie de la gare, même s’ils ne le savent pas, les visiteurs, les passants, marchent sur l’eau… ou quelque chose comme ça. »
« Je m’arrête un moment dans l’église… J’écoute une musique sacrée qui est comme l’accomplissement manifeste de la beauté et du sacre des lieux. Un moine franciscain, auprès de qui je m’informe, me dit qu’il s’agit d’une messe de William Byrd. Je suis de toute évidence chez moi… »
Et les mots de la fin pour Nietzsche, cité par Pleynet :
« Cent solitudes profondes conçoivent ensemble l’image de la ville de Venise. C’est son charme. Une image pour les hommes de l’avenir. «
« Et comment pourrais-je supporter d’être un homme, si l’homme n’était pas aussi poète, déchiffreur d’énigme et rédempteur de hasard ? »
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