Très belle quatorzième enquête de Montalbano, où il n’aura pourtant pas tout à fait le dernier mot.
La quatorzième enquête de Salvo Montalbano, publiée en 2006, commence par un séjour idyllique dans une villa sicilienne louée au dernier moment par le commissaire pour Livia et un couple de ses amis, voit rapidement apparaître le cadavre d’une adolescente disparue six ans auparavant, enclenche une enquête fort délicate au milieu de l’enchevêtrement des intérêts immobiliers, entrepreneuriaux et politiques, davantage encore qu’à l’accoutumée, et sous une effroyable canicule de fin août, qui plus est… Même si le final laissera une grande tristesse à notre acharné enquêteur, voici l’une de ses plus belles réalisations, méthodique, déterminée et rusée – Montalbano n’étant pas, pour une fois, le plus rusé des protagonistes…
« Vers 13 heures, Guido arriva à Marinella pour prendre Livia. Dedans la voiture, il y avait aussi Ruggero dont, évidemment, Bruno n’avait pas voulu se séparer. Guido remit les clés de la villa à Montalbano mais ne lui tendit pas la main. Laura tourna la tête de l’autre côté, Bruno lui fit une grimace, Livia ne l’embrassa même pas.
Montalbano le rejeté, le délaissé, les vit partir, désespéré. Mais en éprouvant aussi, tout au fond, une pointe de soulagement. »
« – Écoute, pense comme tu veux. Tu l’as trouvé le Spinateli ?
– Je téléphonai, sa femme me donna le numéro du portable, d’abord il n’a pas répondu passqu’il était éteint, puis, au bout d’une heure, il arépondit. À 9 heures pile, il vient.
– Tu t’es informé ?
– Bien sûr, dottore.
Il tira de sa poche un bout de papier et commença à lire.
– Spitaleri Michele, né de Bartolomeo et Finocchiaro Maria, à Vigata le 6 novembre 1960 et là habitant 44, via Lincoln, marié avec…
– Assez, dit Montalbano, je t’ai laissé aller à ta manie des données de l’état civil passeque aujourd’hui je suis de bonne humeur, mais maintenant, suffit.
– Merci de votre bonté, dit Fazio. »
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Et le souvenir d’une belle soirée de février 2013 à la Librairie Charybde, pluvieuse dehors, ensoleillée dedans, où on a lu un extrait de « Un été ardent » en compagnie de son traducteur Serge Quadruppani…
Ah oui, quel beau souvenir ! Même si j’aurais mieux fait d’éviter de prononcer des mots en italien ce soir-là 🙂