L’effondrement social et humain de l’Italie contemporaine dans un délire décapant.
Publiée en 2009, traduite en français en 2011 chez Robert Laffont par Myriem Bouzaher, « La Fête du siècle » est un nouveau coup de maître de Niccolò Ammaniti. Mélange de farce baroque débridée et de satire sociale d’une grande clairvoyance, ce roman fera aussi irrésistiblement penser les connaisseurs aux mécanismes déployés par le Français Jean-Marc Agrati dans nombre de ses nouvelles.
Sans dévoiler de moments-clé de l’intrigue, disons seulement qu’on trouvera là des sectes sataniques rivalisant pour la notoriété dans leur domaine (clin d’œil possible à la mascarade organisée par le collectif Wu Ming à ses débuts, sous le nom de Luther Blissett), des écrivains à succès – dont l’un des deux principaux narrateurs – et le cortège d’admirateurs plus ou moins sincères qui les entourent, un magnat napolitain vraisemblablement camorriste, un parc naturel reconstitué dans un ex-jardin public en plein milieu de Rome, des joueurs de football, des politiciens, des starlettes, une chanteuse de death metal devenue catholique, et un final apocalyptique dans lequel le deus ex machina est lié aux Jeux Olympiques de 1960 à Rome, cinquante ans plus tôt…
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On sort hilare et pensif de cette lecture, réalisant à quel point, sans aucun discours politique explicite, Ammaniti nous fait toucher du doigt et du rire l’effondrement social et humain largement réalisé aujourd’hui, en Italie comme ailleurs.
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Pingback: Note de lecture : "Guerre aux humains" (Wu Ming 2) | Charybde 2 : le Blog - 28 février 2014